INTRODUCTION
Parmi toutes les manifestations de l'art décoratif, il n'en est pas, à coup sûr, de plus éclatante et de plus magnifique que la tapis­serie. La tapisserie a sa place marquée dans les galeries et les ap­partements des palais princiers, comme dans le déploiement des grandes solennités religieuses ou triomphales. La civilisation, par­venue à son plus haut degré de développement, en a fait un des élé­ments essentiels de toutes les fêtes, de toutesles cérémonies pu­bliques.
Sans doute il eût été du plus haut intérêt de suivre l'histoire de cette noble industrie depuis ses origines, depuis l'enfance des arts somptuaires. Malheureusement les témoignages écrits et les monu­ments subsistants sont trop rares, trop incomplets, pour nous ren­seigner exactement sur les progrès et l'emploi de la tapisserie dans l'antiquité grecque ou romaine. Nous nous contenterons donc d'étudier son histoire au moyen âge et dans les temps modernes.
C'est une entreprise hardie, presque téméraire, que de vouloir interpréter les textes obscurs et souvent contradictoires des anciens auteurs, que de prétendre dissiper les ténèbres des premières civi­lisations orientales, que d'aller chercher chez les Égyptiens, les Assyriens oules Hébreux, les premières manifestations de l'indus­trie textile. Les découvertes les plus récentes de la science n'ont -que bien imparfaitement dissipé les ténèbres dont sont enveloppées les origines de l'art du tissage.
Qu'on retrouve sur les monuments de l'époque la plus reculée la
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